Les entreprises issues des secteurs de la production et de la distribution ont été fortement affectées par la pandémie. Bien que de nombreux employés puissent travailler à distance en toute sécurité, ceux qui gèrent les produits physiques n’ont pas cette opportunité. Force est de constater qu’un nombre croissant d’acheteurs, et notamment les acheteurs B2B, opèrent désormais en ligne. Ainsi, les fabricants qui ont pris leur stratégie numérique au sérieux et qui ont investi dans une plateforme B2B voient leur investissement se rentabiliser.
Pour ceux qui ont mis de côté le e-commerce B2B ou qui ont mis en œuvre une solution inadaptée, il s’agira de savoir à quel moment, le cas échéant, le raz-de-marée du e-commerce les rattrapera. On parle de compétitivité bien sûr, mais aussi de services et de capacité de personnalisation.
Une discussion entre le journaliste spécialisé en production Thomas R. Cutler et Motti Danino, Directeur d’exploitation (COO) chez Oro Inc. a fait la lumière sur les changements d’attitude vis-à-vis du travail à distance dans le secteur de la production, et sur les raisons pour lesquelles le e-commerce B2B allait jouer un rôle central dans cette transition.
Motti Danino, Directeur d’exploitation chez Oro Inc, dirige les opérations à l’échelle internationale, les partenariats et le marketing chez OroCommerce. Avant cela, il a dirigé la Division Cloud e-commerce chez Magento, une célèbre plate-forme de e-commerce SaaS.
Thomas : Quels sont les principales préoccupations pour les fabricants et les distributeurs au fur et à mesure que la pandémie de COVID se poursuit ?
Motti : Nous constatons que les fabricants et les distributeurs de produits industriels continuent à être touchés. Certains secteurs parviennent à poursuivre leurs activités grâce au travail à distance, mais cela ne peut pas s’appliquer à tout le monde. De nombreuses activités de production doivent être réalisées sur site.
Au début de la pandémie, de nombreux fabricants, distributeurs et détaillants industriels n’ont pas pu avoir recours au travail à distance. Ils ont cependant réalisé à quel point il était important d’optimiser l’efficacité, et sont désormais en train de chercher des moyens pour permettre à certains collaborateurs de travailler à distance.
Thomas : Comment les fabricants peuvent-ils réussir à gérer une équipe distribuée ?
Motti : Certains fabricants se tournent vers les technologies numériques, comme l’automatisation des processus, tandis que d’autres préfèrent les interactions en personne. Au fur et à mesure que le COVID se répand, nombreux sont ceux qui estiment qu’il est impossible que ces secteurs adoptent un mode de travail « distribué » sans perdre de la productivité et l’esprit d’équipe. C’est faux.
Les fabricants et les distributeurs de biens physiques ne sont pas étrangers à la disruption. Un grand nombre d’entre eux utilise déjà les toutes dernières technologies d’automatisation, de robotique et de cloud. Ils doivent cependant continuer à étudier les outils de communication, de gestion de projets, de gestion de la relation client (CRM) et de e-commerce business-to-business (B2B) pour voir dans quelle mesure ils peuvent accélérer leur transformation numérique.
Thomas : Les fabricants investissent-ils de manière agressive dans le e-commerce B2B ?
Motti : Les entreprises manufacturières d’une valeur de plus de 75 millions de dollars ont réussi à affronter la tempête, en traversant la pandémie avec la mise en place de canaux de vente numériques. L’augmentation du trafic en ligne a donné un coup d’accélérateur aux investissements dans le e-commerce, ce qui a permis aux fabricants de compenser les pertes liées aux ventes physiques.
Grâce au e-commerce, les marques ont pu passer à des marchés adjacents, se concentrer sur de nouveaux types de clients, et mieux répondre aux besoins au sein de leurs secteurs respectifs. Voilà quelle est la réalité aujourd’hui dans ce « nouveau » secteur de la production touché par la pandémie.
Thomas : Comment les fabricants doivent-ils déterminer les équipes qui doivent être présentes sur les sites de production ou d’entreposage ?
Motti : Ils doivent commencer par revisiter les processus et les activités d’ingénierie existants. Peuvent-ils tirer profit de l’IIoT (Internet des objets industriel) et de la technologie AR, photo, vidéo, chat et de téléconférence pour améliorer leurs performances et maintenir un environnement de travail sûr ? Les fabricants accordent désormais la priorité aux investissements en matière de santé et de sécurité, et des outils numériques de collaboration et de communication peuvent être utilisés sur les sites de production ou d’entreposage afin de limiter les contacts physiques.
Au début de la pandémie, de nombreux fabricants ont espéré que les choses reviennent à la normale. D’autres, cependant, ont réalisé qu’il s’agissait d’une situation unique, qui appelait une réponse adaptée. Fort heureusement, il existe de nombreuses solutions qui aident les B2B à surmonter les obstacles en termes de travail à distance et d’efficacité de la collaboration.
Les grands fabricants savent que, pour commercialiser et vendre des biens, et proposer aux clients la meilleure expérience possible dans ce nouvel environnement, ils ont besoin des outils adéquats.